Les types de bipolarité
- Rédactrice d'autiste et bipolaire
- 1 juil.
- 3 min de lecture
Quand on parle de bipolarité, on parle en fait de situation assez diverses, que les médecins ont réparti en différents types. Même s'il y a un facteur commun : l'alternance de périodes d'humeur haute et basse, ce n'est souvent pas exactement le même vécu. Cela ne veut pas dire qu'un type est plus grave qu'un autre, simplement que les phases ne s'expriment pas de la même manière.
Bipolarité de type 1 : sans doute la plus reconnaissable
La bipolarité de type 1 est souvent la mieux identifiée avec des phases très nettes. Concrètement, il suffit d'une phase maniaque pour poser le diagnostic. Je n'en ai jamais fait mais je vais essayer d'expliquer de quoi il est question, à partir des témoignages de proches.
Tout d'abord, il faut avoir en tête qu'une phase maniaque est considérée comme une urgence psychiatrique, qui nécessite bien souvent une hospitalisation. C'est une phase haute, où l'on est souvent très euphorique et exalté ou alors irritable. Généralement, on a pas conscience du tout de la situation, ce qui entraîne des actions irréfléchies. On peut dépenser tout son argent d'un coup, avoir des conduites sexuelles à risque, se croire invincible et conduire à toute allure... Il y a souvent des caractéristiques psychotiques comme des idées délirantes ou des hallucinations. On trouve couramment des délires mystiques ou un sentiment de persécution par exemple. Le tout avec une absence de sentiment de fatigue, beaucoup d'énergie, un flot de pensées ininterrompu et une perte de contrôle sur la situation.
Une phase maniaque dure une semaine minimum et se caractérise donc par une véritable altération des capacités de la personne. C'est cela qui permet de diagnostiquer une bipolarité de type 1. Néanmoins cela ne veut pas dire que la personne refera des épisodes de manie par la suite. Elle peut par exemple ne faire ensuite que des hypomanies (qu'on retrouve dans la bipolarité de type 2).
Bipolarité de type 2 : celle où on ne voit pas les phases hautes
Dans la bipolarité de type 2, on a toujours une alternance entre des phases dépressives et des phases hautes. La seule différence est qu'on ne parle pas alors de phase maniaque mais d'hypomanie. Une phase hypomaniaque, en résumé, c'est une phase haute mais moins qu'une manie.
Pour détailler, quand je fais une hypomanie, j'ai bien une partie des symptômes qu'on retrouve dans la manie : absence de fatigue, accélération de la pensée ou de la parole, exaltation, sentiment d'euphorie, dépenses inconsidérées etc. Mais je ne perds pas complétement le contrôle, ce n'est pas considéré comme une urgence psychiatrique et je n'ai pas d'idées délirantes. Au début, mes proches ne s'en rendaient même pas compte et considérait simplement que j'étais très joyeuse et pleine d'énergie. C'est donc des épisodes qu'on ne remarque souvent pas du premier coup.
En règle général, un bipolaire de type 2 ne va pas consulter en période d'hypomanie. La détection du trouble se fait plutôt lors de phases dépressives. Celles-ci ressemblent à une dépression classique, ce qui complique le diagnostic. Il suffit d'une hypomanie et d'une dépression pour diagnostiquer la bipolarité.
Bipolarité de type 3 : une cause médicamenteuse
On parle de bipolarité de type 3 quand les phases maniaques ou hypomaniaques sont provoquées par un médicament, généralement un antidépresseur. Le schéma classique est dans ce cas un premier épisode dépressif suivi d'une prescription d'antidépresseur qui entraîne un virage maniaque. Dans ce cas, il s'agit véritablement d'une réaction anormale au traitement. En quelques jours on a l'impression d'être guéris de sa dépression voire on est carrément euphorique, comme dans une hypomanie. Mais cela peut être difficile à percevoir.
La bipolarité de type 3 semble compliquée à isoler des deux autres puisque même s'il est fréquent que le diagnostic soit posé suite à un virage sous antidépresseur, il peut aussi y avoir des phases hautes sans traitements. Dans mon cas, le diagnostic a été posé pendant un virage hypomaniaque mais j'ai fait par la suite d'autres hypomanies sans que des traitements soient impliqués. Et on soupçonne des hypomanies avant ma prise d'antidépresseurs.
C'est donc à mon sens un type qui permet surtout de rappeler qu'il faut se méfier des prescriptions d'antidépresseurs quand on envisage un trouble bipolaire.
On pourrait se demander pourquoi je n'évoque pas la cyclothymie, mais il semble y avoir débat sur le fait de la considérer comme une forme de trouble bipolaire. Au vu des différences, je préfère me dire que j'en parlerais à une autre occasion.

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