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Utilisation de ma CMI invalidité et réflexions stigmatisantes

  • moi
  • 17 mai
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 juin

Sur le papier, ma carte CMI invalidité me donne la priorité pour m’asseoir dans les transports. Je n’avais jamais osé l’utiliser jusque là, dans un mélange de crainte du regard des autres et de sentiment d’illégitimité. Mais là, j’ai choisi de demander une place et de considérer que j’en avais besoin.


Mon sentiment habituel d’illégitimité


Habituellement, je pars du principe que je n’ai pas réellement besoin de m’asseoir. Je n’ai pas de handicap moteur qui m’empêche de rester debout. Et pourtant, si j’ai une carte d’invalidité, c’est bien que j’en ai besoin. La foule, le bruit, les mouvements imprévisibles sont autant de source de stress qui m’empêche trop souvent de prendre les transports. M’asseoir est régulièrement le seul moyen d’arriver à faire redescendre une crise d’angoisse. D’autant plus que le stress me provoque des douleurs.

Tout cela pour dire que si je pense nécessaire d’expliquer pourquoi j’ai besoin d’une place assise, c’est précisément parce que je ne me sens pas légitime. Et que trop souvent (voir la suite du post), on remet en cause ma légitimité.


Réactions, remarques et stigmatisation


Des amis m’avaient raconté les remarques désobligeantes auxquelles elles avaient dû faire face. Demander à s'asseoir alors qu'on est jeune et sans handicap visible suffit visiblement à attirer les réflexions d'un certain nombre de personnes. Et même si je voulais croire que ce n'était pas si fréquent, le fait est que je n'osais pas m'aventurer à demander une place. Et de fait, dès la première tentative je peux malheureusement témoigner de la même stigmatisation.

Pourtant, cela aurait pu être simple. J'avais repéré un jeune homme assis sur une place prioritaire, sorti ma carte et dit quelque chose de l'ordre de "bonjour, je suis handicapée, pouvez-vous me laisser m'asseoir, merci". Le jeune homme s'est levé, jusque-là je pouvais me dire que tout allait bien.

Ça n’aurait pas dû être plus compliqué après tout. Mais visiblement cela n’a pas plu au passager qui s’est mis à répéter que si c’était comme ça, lui aussi allait demander une carte handicapé. Rien que cette remarque appuyée était un moyen de me faire sentir que j’abusais.

Et encore, c’était jusqu'à ce qu’une autre passagère s’en mêle, m’expliquant tour à tour qu’il n’y avait pas d’obligation à céder sa place à un handicapé, que c’était anormal que des jeunes se servent de cette carte pour être prioritaire sur des personnes âgées et qu’elle aussi avait mal au dos et pourtant elle n’avait pas de cartes. Le tout en me demandant quel handicap j’avais et en m’assurant que certains handicapés abusaient, que ça retombait sur les impôts de tout le monde et que ça donnait une mauvaise image des autres handicapés. Bref, tous les clichés possibles, quelque soit mes tentatives d’explications. Malheureusement mes proches n’exagéraient pas.


Ainsi j’ai eu ma petite piqûre de rappel concernant la capacité des gens à juger les handicaps invisibles, à décréter qui est assez handicapé pour mériter de l’aide. Je suis contente pourtant d’avoir réussi pour la première fois à passer outre ma crainte de ce jugement et j’espère vraiment que cela me bloquera pas la prochaine fois...

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