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Traiter la bipolarité : les thymorégulateurs

  • Rédactrice d'autiste et bipolaire
  • 6 sept.
  • 4 min de lecture

Contrairement à l'autisme, le trouble bipolaire est connue pour ses médicaments. Les thymorégulateurs, ou régulateurs d'humeur, sont un ensemble de médicaments de différents types utilisés en cas de variations d'humeur. Puisque j'en ai essayé un grand nombre, j'ai eu l'occasion de m'intéresser au sujet. Je vais donc essayer de vous présenter rapidement de quoi il retourne.


Qu'est-ce qu'un thymorégulateur ?


Avant toute chose, un thymorégulateur est un médicament psychotrope agissant sur l'humeur. En règle générale, on utilise ce terme pour les traitements agissant sur les deux types de phases chez une personne bipolaire, à savoir les (hypo)manies et les dépressions. Néanmoins, la plupart des traitements agissent surtout sur l'un des deux pôles et dans ce cas on a tendance à parler de thymorégulateur dès lors que le traitement agit sur un pôle sans créer un virage inverse. La précision est importante car elle exclut les anti-dépresseurs, connus pour provoquer des virages maniaques en monothérapie.

Il n'existe pas vraiment une seule classe de médicaments qui regroupent les régulateurs d'humeur. Certains appartiennent à la famille des antipsychotiques, d'autres sont des antiépileptiques et d'autres enfin sont hors-catégorie.

Chaque médicament a ses spécificités et ils ne sont pas interchangeables. Honnêtement, je ne pense pas connaître deux bipolaires avec le même traitement. Et on est bien nombreux à les cumuler. On distingue tout d'abord les traitements à visée plutôt antimaniaque des traitements à visée antidépressive. Puis les traitements "de fond" (ou prophylactique) qui sont les traitements à prendre au long court des traitements "si besoin" (donc en cas de nouvelle phase). Ainsi, certains thymorégulateurs sont plutôt prescrits aux bipolaires de type I quand d'autres le sont aux bipolaires de type II. Mais pour ne rien simplifier, certains traitements change légèrement de propriétés selon les dosages. Et dans tous les cas, ce n'est pas une science exacte : certains de mes médicaments m'ont été donné durant une phase dépressive alors que la notice ne mentionne qu'un effet anti-maniaque. Autant dire que chaque psychiatre a ses habitudes et ses préférences et qu'il faut souvent plusieurs tentatives pour trouver le bon traitement.


Les principales molécules utilisées


Pour simplifier, j'ai fait le choix d'utiliser les noms des molécules et non les marques de médicaments


Le lithium : le plus ancien thymorégulateur

Le lithium n'entre dans aucune catégorie de médicaments mais c'est le plus ancien traitement de la bipolarité et l'un des plus utilisé. Il a l'avantage d'être efficace à la fois pour les phases hautes et basses et peut être prescrit pendant les crises ou en prévention des rechutes. Il est aussi connu pour réduire les risques de comportements suicidaires.

Par contre, il a l'inconvénient de beaucoup solliciter les reins et la thyroïde. Il a aussi une marge thérapeutique étroite, c'est-à-dire que la dose efficace est très proche de la dose toxique. Il faut donc faire des prises de sang régulières au début, à chaque changement de dosage et au moindre symptôme suspect.


Les antipsychotiques : de nombreux traitements aux profils variés

Les antipsychotiques sont une vaste famille de traitements utilisés avant tout dans les psychoses mais certains ont aussi fait leur preuve dans la bipolarité. La plupart ont principalement des propriétés antimaniaques. La chlorpromazine ou la loxapine sont souvent utilisées en si besoin, notamment pour leur propriétés sédatives. La risperdone, l'aripiprazole ou l'olanzapine ont un effet autant dans le traitement des manie que dans la prévention des rechutes. La quétiapine est par contre l'antipsychotique connu pour son efficacité à la fois sur le versant dépressif et maniaque (mais pas au même dosage). Dans une moindre mesure, c'est aussi le cas pour l'amisulpride.

Quant au effet secondaire, on retrouve globalement pour tous un risque de prise de poids et des symptômes extra-pyramidaux (jambes sans repos, rigidité musculaire...)


Les antiépileptiques : quelques molécules en usage

Dans la famille des antiépileptiques, quelques molécules ont un effet stabilisateur de l'humeur. Je ne parlerai ici que de deux d'entre elles, car je connais trop peu les autres et j'ai l'impression qu'elle ne sont plus très prescrites.

La lamotrigine est souvent prescrite aux bipolaires de type II. Très efficace sur les phases dépressives, beaucoup moins sur les phases maniaques, elle est normalement plutôt bien tolérée. Elle a pourtant un effet secondaire grave, qui nécessite l'arrêt immédiat du traitement à la moindre éruption cutanée : le syndrome de Stevens-Johnson.

Le divalproate de sodium est plutôt efficace sur les phases hautes mais dans mon cas il s'est révélé utile face à mes dépressions. Il a des effets secondaires notamment en terme de prise de poids. Il est surtout connu pour être l'un des dernier grand scandale sanitaire en France, du fait de toxicité pour le foetus. Il est donc interdit aux femmes en âge de procréer, sauf dérogation.


Il y aurait bien d'autres choses à dire sur chacun de ces traitements mais j'aurais sans doute l'occasion de détailler mon expérience avec ces médicaments dans d'autres post. J'espère en tout cas que cela permet d'éclaircir un peu ce que sont ces molécules.

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