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Dossier MDPH : quelles aides ai-je obtenues pour quels besoins ?

  • moi
  • il y a 7 jours
  • 5 min de lecture

Suite à mon diagnostic d'autisme, je me suis posé la question de faire reconnaître administrativement mon handicap. En France, cela signifie avant tout monter un dossier auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Quiconque l'a déjà rempli comprend combien ce dossier peut être obscur et pourquoi il m'a fallu au final deux ans pour réussir à l'envoyer. Plusieurs raisons expliquent ce délai la difficulté à comprendre la nature des aides et les conditions pour y avoir accès. Maintenant que j'ai obtenu ce que je demandais, je pense qu'il est utile de détailler un peu de quoi il s'agit.

Chaque dossier MDPH reflète une situation unique et je tiens surtout à témoigner des aides que j'ai obtenues en tant qu'adulte ayant des troubles psy. Pour plus d'exhaustivité, je préfère mettre le lien de la brochure de la MDPH de Paris qui donne toutes les informations officielles.

J'espère tout de même aider à y voir plus clair.


Quelques généralités sur les aides MDPH


Avant de détailler les différentes aides, je pense qu'il est utile de fournir quelques explications générales sur les aides MDPH.

Tout d'abord, on définit nous-même les aides que l'on demande, d'où l'intérêt de savoir avant de remplir le dossier ce qui existe. Néanmoins, la MDPH peut proposer d'ajouter des aides supplémentaires lors de l'examen du dossier.

Ensuite, avant même de statuer sur les aides, la MDPH définit en fonction de chaque dossier un taux d'incapacité. C'est plus ou moins un taux de sévérité du handicap et de ses répercussions. Il existe plusieurs tranches : supérieur à 80%, entre 79% et 50% et inférieur à 50%. Et je détaillerais par la suite mais cela compte dans l'attribution de certaines aides.

Et enfin, chaque aide est attribuée pour une certaine durée même si dans certains cas c’est à vie. Il faut donc refaire un dossier régulièrement pour que la MDPH statue sur les droits à accorder.


Les aides financières


AAH : un revenu quand on ne peut pas travailler

C'est peut-être la plus connues des aides financières en matière de handicap. D'un montant de 1033 euros par mois, l'allocation adulte handicapé sert de revenu minimum pour compenser une incapacité à travailler. Dis comme cela, on peut s'attendre à ce qu'il ne concerne que des personnes complétement incapable de travailler du fait de leur santé. Mais puisque je l'ai obtenu, cela montre que son attribution est plus compliqué que cela.

L'AAH est accordée automatiquement avec un taux de handicap de 80% et sous conditions si le taux de handicap se situe entre 50% et 79%. Dans ce second cas, la MDPH évalue la présence d'une "restriction substantielle et durable pour l'accès à l'emploi". Cela signifie qu'il faut que la restriction soit liée exclusivement au handicap, qu'elle soit d'au moins un an et qu'elle ne puisse pas être surmontée par des aménagements de poste.

En pratique, la réduction d'accès à l'emploi s'applique quand il n'est pas possible de travailler plus d'un mi-temps ou quand il n'est pas possible de se maintenir dans un emploi du fait de rechutes régulières. Dans mon cas, la fatigabilité liée à l'autisme m'empêche de travailler à temps plein sur le long terme. Et je n'ai jamais réussi à garder un emploi longtemps du fait de mes rechutes dépressives. J'étais notamment en arrêt maladie au moment de ma demande et les médecins semblaient juger que mon poste n'était pas aménageable. Ce n'est qu'un exemple mais cela montre qu'on peut demander et obtenir l'AAH même en travaillant.


PCH : des aides pour payer les frais liés au handicap

La prestation de compensation de handicap se décline dans cinq domaines : aide humaine, aide technique, aménagement du logement, dépenses spécifiques ou exceptionnelles, aide animalière. Puisque j'ai obtenu l'aide humaine et l'aide pour les dépenses spécifiques, je ne parlerais en détail que de celles-là.

La PCH permet de compenser les frais liés au handicap. Elle peut donc se cumuler avec l’AAH puisque ce n’est pas un revenu. Et on y a droit pour faire face à certaines dépenses justifiées via des devis.

Pour en bénéficier, il faut être dans l'incapacité totale de réaliser au moins une activité de la vie quotidienne ou avoir une difficulté grave pour au moins deux activités. Ces activités se retrouvent dans un référentiel, qui comporte notamment le fait de se déplacer, de s'habiller...

En ce qui concerne la PCH aide humaine, son accès a été un peu élargi pour prendre en compte les personnes ayant un trouble psychique. C'est ce qu'on appelle le "soutien à l'autonomie" à savoir que la personne a besoin d'un accompagnement ou d'une stimulation pour accomplir des tâches. Ainsi, j'ai obtenu la PCH aide humaine à la fois parce que je suis incapable de réaliser des tâches de la vie quotidienne du fait des épisodes dépressifs et de mes problèmes de dysfonction exécutive et comme "soutien à l'autonomie". A chaque fois, la MDPH définit un nombre d'heures mensuels qui permet soit de payer un professionnel soit de dédommager un aidant familial.

Dernier aspect concernant les "frais exceptionnels", ils m'ont été accordé pour payer les frais des rendez-vous chez ma psychologue. C'est une possibilité qu'on oublie souvent.


Les aides pour l’emploi


La RQTH

C'est peut-être l'aide la plus simple à obtenir puisqu'elle ne coûte rien à personne. La RQTH (ou reconnaissance de qualité de travailleur handicapé) est un statut qui permet d'obtenir des aménagements de poste au titre du handicap. Concrètement ce n'est pas forcément simple à mettre en oeuvre, trop peu d'employeurs sont réellement enclins à rendre les postes accessibles. Mais cela peu donner accès par exemple à des postes réservés dans la fonction public, ou faciliter des reconversions.

A savoir qu'il n'est jamais obligatoire de dévoiler à son employeur qu'on a une RQTH et encore moins d'en dire la raison. Personnellement, j'ai tendance à me dire que dans bien des cas je n'en parlerais qu'après la fin de la période d'essai.


Dispositif d'emploi accompagné : un accompagnement personnalisé pour trouver ou garder un emploi

Ca a été la bonne surprise de mon dossier. Pour tout dire, je ne me rappelais même pas avoir coché cette case dans les aides demandées mais je n'ai aucun regret. Il s'agit d'une structure qui accompagne des personnes ayant une RQTH dans leur recherche d'emploi. Rien à voir avec France Travail, ils sont spécialisés dans le handicap, ne poussent pas à reprendre un emploi au plus vite mais prennent le temps d'un véritable accompagnement.

Le seul prérequis est d'avoir une RQTH, de vouloir retrouver un travail et d'avoir un projet professionnel un peu défini. Ensuite, j'ai des rendez-vous régulier avec une coach qui m'aide à préciser mon projet, à retravailler mon CV, à définir ce que serait un poste compatible avec ma santé... Le tout à mon rythme et en étant prête à entendre que mes troubles sont un frein à certains moments. L'accompagnement se poursuit une fois en emploi, ils ont un rôle de médiateur notamment auprès de l'employeur. Mais il est encore trop tôt pour en dire plus car je n'y suis pas.


Les CMI (carte mobilité inclusion)


Il en existe trois : CMI priorité, CMI invalidité et CMI stationnement. La CMI priorité et invalidité ont le même rôle : permettre de s'asseoir dans les transports et d'être prioritaire dans les files d'attente. La seule différence est au niveau de l'attribution puisque la CMI invalidité s'obtient automatiquement avec un taux de handicap de 80% alors que la CMI priorité peut être accordé pour un taux inférieur. Concernant la CMI stationnement, c'est celle qui permet de se garer sur les places reservées aux handicapés. En théorie c'est très simple, en pratique je vous laisse lire mes déboires dans les transports. Comme quoi, même après avoir obtenu une aide, il faut faire avec ceux qui se permettent de juger de notre légitimité.


Je n'ai pas pu parler de toutes les aides mais j'ai essayé de détailler celles que j'avais obtenues et l'utilité que j'en avais. J'espère avoir pu éclaircir un peu les méandres de ce dossier MDPH.




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